Dada ou passion, découragement ou répulsion, le français est ma langue maternelle dans laquelle je me plonge avec délices, amours et orgues. Voici une page spéciale pour les passionnés du genre.
On trouvera un petit lexique des termes employés par les professeurs de français actuels et que l’ancienne génération (dont je fais partie) ne connait pas nécessairement ainsi que quelques références à la nouvelle orthographe.
Pour tout savoir à propos de la nouvelle orthographe, voyez le résumé ci-dessous et le site : www.orthographe-recommandee.info
Mes travaux de correctrice pour les éditions AGF-Averbode se trouvent sur: http://www.averbode.be/agf
Pour de plus amples renseignements sur le recueil de textes « ‘rigolos » et d’exercices de français Drôles de nouvelles pour des Activités de grammaire française, c’est sur le site http://epub01.publitas.com/Averbode/794/
Petit lexique de terminologie grammaticale
On appelle « déterminants » toutes les catégories de mots qui précèdent immédiatement le nom. On appellera donc déterminant article, déterminant possessif, déterminant démonstratif, déterminants relatif, interrogatif, exclamatif, numéral et indéfini cette catégorie de mots pour les distinguer de l’ancienne terminologie « adjectif » : le terme « adjectif » est réservé à ce qui s’intercale entre le déterminant et le nom.
On distingue trois groupes de verbes au lieu de quatre. Les infinitifs en –er, -ir, -oir et –re des anciennes grammaires ont fait place
- aux verbes du premier groupe dont l’infinitif est –ER
- aux verbes du deuxième groupe dont l’infinitif est –IR mais dont le participe présent se termine en –ISSANT
- aux verbes du 3e groupe : tous les autres, tous les verbes irréguliers, ce qui comprend certains verbes dont l’ infinitif est –IR – mais dont le participe présent n’est pas –issant – et tous les verbes dont l’infinitif est –OIR et -RE.
Le complément direct du verbe et le complément indirect, abréviés CDV et CIV, remplacent les termes complément d’objet direct (C.O.D.) ou complément d’objet indirect (C.O.I.) du verbe.
Les compléments du verbe remplacent, pour des raisons syntaxiques, certains compléments appelés selon la terminologie de l’ancienne grammaire, compléments circonstanciels. Dans la phrase, « je vais à Paris », la question d’ordre sémantique (la question de sens) : je vais où ? « à Paris » faisait de « à Paris », un complément circonstanciel de lieu. Cela a changé : « à paris » est un complément du verbe car « je vais » en français n’existe pas tout seul car le verbe aller implique un complément qui suit et qui lui est indispensable. « à Paris » est donc complément du verbe. Les compléments circonstanciels ne sont pas indispensables au verbe et sont donc des compléments de phrase mais ils conservent leur valeur (le but, la cause…).
Les conjonctions de subordination, les adverbes de subordination sont appelés marqueurs d’enchâssement puisqu’ils introduisent une phrase dépendante (qu’on appelait auparavant proposition subordonnée) de la phrase principale. On appelle « mots liens » ce type de mots, comme les conjonctions de coordination.
Il faut se familiariser avec des symboles du type : P pour phrase, la P1 étant la phrase principale, la P2 étant la phrase secondaire dite enchâssée. GN est l’abréviation de groupe nominal, GNs est le groupe nominal -sujet, Gadj est le groupe adjectival, Gadv est me groupe adverbial, GNprép est le groupe nominal prépositionnel, etc.
Le conditionnel n’est plus considéré comme un mode, mais fait partie à présent de l’indicatif.
Certains mots changent de catégorie : ainsi le « donc » de la série « mais, ou, et, [donc], or, ni, car », conjonctions de coordination est à présent un adverbe.
La nouvelle orthographe
« Au cours des siècles, la langue française a largement évolué, et son orthographe a fait l’objet de plusieurs réformes. Aujourd’hui, l’orthographe du français connait une nouvelle évolution. En effet, les instances francophones compétentes, parmi lesquelles l’Académie française, ont proposé un nombre modéré de rectifications orthographiques. L’emploi de la « nouvelle orthographe » n’est pas imposé, mais il est recommandé. Ces rectifications, qui touchent environ deux-mille mots, ont pour but d’unifier la graphie de certains mots, de supprimer certaines incohérences, de clarifier des situations confuses, pour contribuer ainsi au renforcement, à l’illustration et au rayonnement de la langue française à travers le monde. Dans l’enseignement et dans la correction comme ailleurs, aucune des deux graphies – ni l’ancienne ni la nouvelle – ne peut être tenue pour fautive. Les ouvrages de référence (dictionnaires, grammaires…) sont mis à jour, parfois progressivement. Quant aux outils informatiques, ils s’adaptent eux aussi : d’ores et déjà, tous les correcteurs informatiques couramment employés tiennent compte de la nouvelle orthographe.
Dix nouvelles règles pour simplifier l’orthographe
1. Les numéraux
Selon l’ancienne orthographe, le trait d’union dans les numéraux composés se présentait entre les dizaines et les unités : vingt-cinq, trente-deux, mais cent trois, vingt et un. À présent, et c’est plus simple, les numéraux composés sont tous reliés par des traits d’union : vingt-et-un-mille-trois-cent-deux… Mais millier, million et milliard, qui sont des noms, ne sont ni précédés ni suivis d’un trait d’union : deux millions trois-cent-mille… Ne sont pas non plus concernés les noms de dizaine, vingtaine, etc. Il est aussi à noter que la règle concernant vingt et cent de l’ancienne orthographe, elle, ne change pas. (Ils sont invariables s’ils sont suivis par un nombre, mais ils varient s’ils sont précédés d’un nombre qui les multiplie et s’ils terminent ce nombre : quatre-vingts photos, mais deux-cent-trente heures de tournage). Mille demeure invariable également selon l’ancienne orthographe : deux mille.
2. Les noms composés
Les noms composés d’un verbe + nom (ex. un cure-dent) ou d’une préposition+ nom (un après-midi) prennent la marque du pluriel comme s’ils étaient des noms simples autrement dit seul le second élément prend la marque du pluriel, quand il est au pluriel évidemment. Ex. Un compte-goutte et des compte-gouttes, un après-midi et des après-midis. Exceptions : quelques mots dont le second terme contient un article (des trompe-l’œil) ou commencent par une majuscule (des prie-Dieu).
3. L’accent grave
Il remplace l’accent aigu pour régulariser un certain nombre de mots, conformément à la prononciation : évènement, sècheresse, allègement, règlementaire, etc.
L’accent grave remplace l’accent aigu au présent (de l’indicatif, du subjonctif, de l’impératif), au futur et au conditionnel des verbes se conjuguant comme céder, interpréter, régler : je cèderai, il règlera, je cède, je considèrerais, ils interprèteront et dans les formes du type puissè-je.
Les Verbes en -eler et –eter se conjuguent tous sur le modèle de peler ou de acheter : le e du radical se change en è quand la syllabe qui suit contient un e muet : il détèle, il époussète, il détèlera… Les dérivés en –ment suivent les verbes correspondants : amoncèlement.
Exceptions : appeler, jeter et leurs composés (y compris interpeler) redoublent le l ou le t devant une syllabe contenant un e muet.
4. L’accent circonflexe
Il disparaît (pardon : disparait) sur i et sur u : traitre, bruler… mais on le maintient dans les terminaisons verbales du passé simple : nous vîmes, nous lûmes. Exception encore : les mots qui sans l’accent seraient homographes (le participe passé dû pour le distinguer de « du », les adjectifs mûr et sûr (mais pas sûre au féminin), le nom jeûne et les formes du verbe croitre (qui se confondraient avec celle de croire).
5. Les mots étrangers
Les noms que le français a empruntés à d’autres langues font leur pluriel comme les autres mots français : les solos, les maximums, des barmans, les matchs, des box, des miss. Ils s’accentuent aussi selon les règles appliquées aux mots français : un révolver, un pédigrée.
6. La soudure
Elle s’impose pour les mots composés de contr(e) –, entr(e) – (entretemps), extra – (extraterrestre), infra –, intra –, ultra –, pour ceux composés avec des éléments « savants » (hydro –, socio –, etc.), dans les onomatopées et les mots d’origine étrangère (weekend).
On écrit soudés les noms de la liste suivante, composés sur la base d’un élément verbal généralement suivi d’une forme nominale ou de « tout » tels : arrachepied (d’), boutentrain, brisetout, chaussetrappe, clochepied (à), coupecoupe, couvrepied, crochepied, croquemadame, croquemitaine, croquemonsieur, croquemort, croquenote, faitout, fourretout, mangetout, mêletout, passepartout, passepasse, piquenique, porteclé, portecrayon, portemine, portemonnaie, portevoix, poussepousse, risquetout, tapecul, tirebouchon (tirebouchonner), vanupied.
Les mots composés d’éléments nominaux et adjectivaux ont fusionnés tels : arcboutant, autostop, autostoppeur (-euse), bassecour, branlebas, chauvesouris, cinéroman, hautecontre, hautparleur, jeanfoutre, lieudit, millefeuille, millepatte, millepertuis, platebande, potpourri, quotepart, sagefemme, saufconduit, téléfilm.
Écriture des onomatopées et mots expressifs
Blabla, bouiboui, coincoin, froufrou , grigri, kifkif, mélimélo, pêlemêle, pingpong, prêchiprêcha, tamtam, tohubohu, traintrain, troutrou, tsétsé, tictac.
7. Les mots en –olle et les verbes en –otter
Leur finale s’écrit avec une consonne simple : corole, frisoter, frisotis. Exceptions : colle, folle, molle, et les mots de la même famille qu’un nom en -otte (botter, de botte)
8. Le tréma
Il est déplacé sur la lettre u effectivement prononcée dans -güe- comme dans les mots aigüe cigüe, ambigüe, ou exigüe et en -güi comme dans ambigüité, contigüité. On a ajouté un tréma sur gageüre (prononcer « ga-jure ») que beaucoup prononcent mal (comme mangeur, horreur !).
9. Le verbe « Laisser » + infinitif
Le participe passé laissé suivi d’un infinitif reste invariable : les enfants que tu as laissé partir (s’alignant sur celui de « faire » + infinifif).
10. Ajoutons que quelques anomalies ont été supprimées
On écrira ainsi : bonhommie, combattif, exéma, imbécilité, nénufar, ognon, persiffleur, relai, joailler, absout, absoute (participe passé), appâts (nom masculin pluriel), assoir, boursouffler,, boursoufflure, cahutte, charriot, chaussetrappe, combattif, combattive, combattivité, déciller, dentelier, dissout, dissoute (participe passé), douçâtre, pagaille, persifflage, persiffler, persiffleur, persiffleuse, ponch (dans le sens de « boisson »), relai, saccarine (et ses nombreux dérivés), tocade, tocante, tocard, tocarde, ventail.
On munit d’accent quelques mots où il avait été omis, ou dont la prononciation a changé : asséner, papèterie, québécois, etc.
On écrit en -iller les mots anciennement en -illier où le i qui suit la consonne ne s’entend pas, à l’exception des noms d’arbres (comme groseillier) : joailler, serpillère, etc.
oserais-je quand même dire que cette belle réforme date tout de même de 1992…. 😉 (ceci dit, j’ai appris avec l’ancienne orthographe, qu’il m’est parfois difficile d’effacer au profit de la « nouvelle » et pourtant il me faut bien l’enseigner et – en principe – connaitre les 2 🙂
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de 1990, même, chère Cathy. Et c’est un casse-tête pour les élèves comme pour les profs. A-t-on jamais vu ça pour une langue qui, déjà, pratique à ce point l’usage de si nombreuses exceptions ? Et voilà de surcroit (ou de surcroît), 2 possibilités d’orthographe en plus de celle, très libre que nos chers élèves et étudiants mettent au point à grand coup d’imagination. Pff. Dur, dur ! Merci de votre commentaire.
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Je remarque que, pour vous, les quatre groupes (–er, -ir, -oir et –re) sont « anciens » et les trois groupes sont « nouveaux ». Pour moi, ce serait l’inverse, j’ai grandi avec la classification en trois groupes (-er, -ir faisant ISSANT et « tout le reste » en 3e groupe) et ce n’est que récemment (quelques années) que je vois d’autres classifications. Donc peut-être qu’en fait les deux existent depuis longtemps, qu’en pensez-vous ?
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Je pense que vous êtes tout simplement beaucoup plus jeune que moi. Chez nous, les quatre groupes étaient les bases de l’apprentissage de la conjugaison depuis toujours (mon père qui a 87 ans les avaient ainsi apprises aussi). Les réformes datent mais elles sont à présent appliquées dans l’enseignement en Belgique depuis quelques années seulement. Mais la transition ne se fait pas sans mal : ce qui est pénible, c’est que les deux coexistent et même une troisième, c’est d’écrire comme on veut quand on n’a pas au moins une des deux bases. Soupirs ! Je ne sais pas si je suis très claire dans mes explications. Merci en tout cas de votre commentaire.
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J’ai sous les yeux un manuel de grammaire de primaire qui envisage les choses de la façon suivante :
1) les présents en -e, -es, -e
2) les présents en -s, -s, -t
3) les terminaisons particulières (-ds, -ds, -d et -x, -x, -t)
Du coup, il n’est plus fait référence à des « groupes ». Je trouve cette façon de faire pas si mauvaise, mais avec quand même un écueil qui est l’impasse apparemment faite sur la particularité des verbes en -ISS- (deuxième groupe).
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Moi, je trouve que la classification en 3 groupes est beaucoup plus claire. Les terminaisons particulières évoquées ici (pour des élèves de primaire) doivent être des casse-têtes car ce ne sont pour eux qu’un tas de lettres abstraites alors que les lettres du présent se suivent (je, tu, il/elle). Je les plains. Vous ne trouvez pas ?
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De toutes façons, je vais faire les trois groupes car je suis habitué comme ça. C’est normal que les auteurs cherchent à se renouveler mais pour le coup, ça n’apporte pas grand-chose. Et mes élèves ont déjà entendu parler de « groupes » les années précédentes, inutile de tout reconstruire de zéro.
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Bon courage ! C’est dur l’enseignement !
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Merci beaucoup !
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Ping : Agenda ironique de mars 2017 – Chapitre 27 et demi – Les aventures de Sibelius – Suite du numéro 42. | Anne de Louvain-la-Neuve
Excellent résumé !
Je vous propose les miens, si ça vous intéresse :
– concernant la réforme de l’orthographe,
– concernant les subtilités de l’accord du participe passé.
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Je vais les lire soigneusement. Je découvre mon courriel de quatre jours et je suis en retard pour tout…
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Ping : La sphinge, Œdipe et l’énigme de la nouvelle orthographe extramuros (en un mot) | Anne de Louvain-la-Neuve