Autiste asperger, Olivier Liron nous livre ici quelques souvenirs qui ont un goût de brownie au chocolat avec la légère amertume qui sied au noir de noir ! Ce petit livre se déguste bref en bouche mais long au cœur.
Plaisir d’écrire, plaisir de lire, ping-pong où talent et humour se fondent dans un style unique, celui qui fait sa différence. Si vous avez lu Le bizarre incident du chien pendant la nuit de Mark Haddon, vous retrouvez cette particularité.
Olivier Liron relate point par point toutes les interventions de Julien Lepers et de ses concurrents dans l’émission Questions pour un champion, qu’il a remportée. Il se souvient de tout, de chacun des neuf points gagnants, du 4 à la suite et du face-à-face. Les réactions du présentateur, de ses adversaires ou les siennes propres sont l’occasion de retrouver les sentiments et les émotions qui lui sont passés par la tête. Le physique de l’une qui lui fait penser à un potiron, les pleurs de celle-là face au score qui l’exclut de la partie, et parfois, il ne peut s’empêcher de dériver loin, très loin.
Avez-vous pratiqué la méditation ? On se concentre sur sa respiration et on accueille sans jugement les pensées qui arrivent, qui traversent, l’essentiel étant de revenir à ses moutons, c’est-à-dire au centre de soi-même. Olivier Liron fait la même chose. Quand une réponse fuse à la vitesse de l’éclair, bonne ou fausse, il reçoit ses impressions, des réminiscences, qui affleurent puis disparaissent pour en revenir à la concentration du jeu. Ainsi en va-t-il de sa vie d’élève martyr à l’école publique ou de ses expériences sexuelles désastreuses. Tout arrive, passe (et repasse comme le fer à 10 sous). Ainsi règle-t-il l’air de rien certains comptes avec l’éducation nationale française et ce monde où la différence reste un handicap majeur et le mot « intégration » une définition dans le dictionnaire.
Le style de l’auteur est rapide comme l’est l’émission. Il y a du dynamisme, du suspense, du rythme. Le Dodo de Carnetsparesseux trouvait que mes derniers commentaires plongeaient dans le pessimisme d’histoires tristes. Rien de tel ici sauf à évoquer le sort de l’autisme dans ce grand pays démocratique plus dynamique pour restaurer ses monuments nationaux que pour se pencher sur le sort du handicap et de l’autisme en particulier. Mais qui suis-je pour juger, moi, l’étrangère ?
Ayant rédigé des questions pour ce jeu il y a… un certain temps (coquetterie…) durant quelques mois, et ayant qui plus est un fils autiste (adulte), je vais essayer de me procurer ce livre. La Belgique est en effet un refuge pour beaucoup d’autistes français qui ne trouvent aucune place dans leur propre pays (au point que dans certains endroits à la frontière, on appelle ces structures des « usines » à Français. Les choses évoluent cependant en France mais que c’est lent et que cela demande de l’énergie de la part des parents. Nous sommes partis aux USA durant neuf ans car notre fils était rejeté de partout.
Vive la Belgique (merveilleux cinéma), merveilleux écrivains (Marcel Mariën entre autres), et merveilleux artistes de tous genres.
Amitié, Anne.
Francis
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Bonjour Francis. Merci de votre message qui me touche énormément. Une amie juriste se bat jour après jour pour faire bouger les choses en profondeur en Belgique aussi, car c’est encore loin d’être au top et, comme vous dites, c’est un combat quotidien ici aussi ! Je suis contente de vous lire car je me suis éloignée des blogs comme vous et ça me fait plaisir de renouer avec d’anciennes connaissances, appréciées. Belle journée, cher Francis et bon courage.
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Un livre qui semble bien intéressant.
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Il l’est ! Merci coquelicot.
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Merci pour ce partage! Je pense que ce le livre devrait être lu par bien des personnes pour faire bouger les consciences !
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Mais oui, en plus d’être drôle !Merci Gwendoline.
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Avec plaisir 🙂
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Ecrire sur « Questions pour un champion » est pour le moins original. Je n’imaginais pas que cette émission puisse fournir autant d’inspiration…
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L’imagination se niche partout. Les politiciens ne s’en rendent jamais compte. Sinon, ça se saurait… Merci Mo.
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Je soutiens le discours final de toute mon âme. Les oubliés de la société sont si vulnérables que seule une poignée de « péquenots » trouve normal de privilégier le soin aux vivants plutôt qu’au matériel, et ces « péquenots » sont démodés, moqués, limite persécutés parfois car dérangeants.
Ils ne font pas du chiffre, voilà tout, mais ils gardent une âme vraie, une humanité et une sensibilité qui, sans conscience ou vision réaliste et objective, peut parfois les faire basculer dans le désespoir.
Merci Anne, merci Madame de Louvain, merci à toi de venir ici nous en dire un peu quelque chose.
Et gros poutous amicaux au passage. ❤ ❤ ❤
Les monuments, ok, la culture, ok, mais pas au détriment des plus fragiles.
Là où les priorités sont mises, la lecture des valeurs est vite faite !!!
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J’approuve tout, chère Jo. J’ai une amie qui a un fils autiste et qui se bat avec des armes légales et beaucoup de courage pour faire bouger les choses. Je sais aussi que pas mal de Français viennent pourtant chez nous car la situation est meilleure qu’en France. Faut pas demander !
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Merci Anne! J’avais bien aimé Le bizarre incident… alors je retiens ce titre.
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Merci Henriette. Bonne prochaine lecture quelle qu’elle soit
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On ne va pas quand même pas laisser une louvaniste, même néo, expliquer au grand pays des Droits de l’Homme et de l’intelligence comment restaurer nos monuments (si seulement on s’en occupait un peu !). Blague à part, la différence est une chose que la culture française a visiblement du mal à avaler. Il faut mieux être pareil, ou invisible.
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Très cher Dodo, les néo se permettent tout, c’est bien connu ! Je crains que la Belgique ne fasse également pâle figure vis à vis de l’autisme notamment.
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Veux-tu bien retourner te coucher !
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oui chef !
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