Elif Shafak est Turque et militante des droits des femmes nous apprend la 4e de couverture (qu’en général, à part pour situer l’auteur(e), je ne lis pas.) Alors, me direz-vous, pourquoi lire une critique de livre ? Susciter l’intérêt n’est pas dévoiler la moitié de l’histoire. Enfin, je m’illusionne peut-être.
Ce roman nous présente une vision de la condition féminine dans ce pays tiraillé entre la laïcité et l’islamisme radical. La famille de la jeune Péri présente ses tensions. La mère, extrêmement religieuse, a peu d’éducation et peu d’ouverture sur le monde. Le père, un homme instruit, curieux, n’a cependant jamais remis en question dans son couple la représention du modèle masculin. Aussi, dans ce ménage, la femme reste-t-elle à sa place, aux fourneaux et à la mosquée. C’est un couple sans amour, sans partage. Les deux frères de Péri représentent ces tensions extrêmes au niveau de la jeunesse. L’un sera emprisonné pour ses idées politiques et l’autre, très religieux, continue à pérenniser les antagonismes hommes/femmes. Péri, elle, tiraillée entre sa mère et son père, admiratrice de son frère ainé mais pas du tout du cadet, navigue en eaux troubles.
C’est alors que son père décide de lui payer des études à Oxford. Le destin de la jeune fille bascule. Elle tombe amoureuse et se lie d’amitié avec deux représentantes de son sexe. Nous voici en présence de trois femmes aux valeurs et aux comportements diamétralement opposés avec la « pécheresse » Shirin, Mona la « croyante » qui porte le voile et la « déboussolée » Péri, trois facettes de la femme, trois styles qui se côtoient apparemment inconciliables. Ainsi en va-t-il de la condition de la femme en Turquie écartelée entre des valeurs laïques et la vision machiste de l’islam bien éloigné d’une remise en question de la domination de l’homme.
Le livre jongle entre le passé (les souvenirs d’enfance et de jeunesse de Péri) et le présent (la famille de Péri est invitée à un repas très chic sur les rives du Bosphore chez un riche homme d’affaires (j’ose le dire « pas très catholique » !).
Agréable à lire, il nous propose une réflexion sur ce qui fait la femme d’aujourd’hui non seulement en Turquie mais dans notre société. Et c’est là qu’on se dit qu’on n’y est pas trop mal, chez nous !
Absolument!
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La couverture me plaît déjà.
Belles et heureuses lectures en 2019 Anne!
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Merci Henriette. Pareillement, comme on dit chez nous. On dit ça aussi en France ?
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Coucou Anne,
J’espère que tu as tout de même bien commencé l’année et que l’humeur est au beau fixe 🙂 As-tu lu ‘Un certain M Piekielny’ de François-Henri Désérable ? je me demandais si cela valait la peine …
Bises et à te revoir. Catherine
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Non, chère Catherine, je n’ai pas lu le livre dont tu parles. Mais nous pourrons bientôt papoter à l’aise quand tu en auras tout le temps du monde. A toi aussi, grosses bises.
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Je n’envie nullement la condition féminine dans certains pays.
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Hé bien, moi non plus. On n’a déjà du mal avec certains ici alors ceux de là-bas ! Merci Mo.
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Je me note la référence et j’en profite pour vous souhaiter tous mes vœux (et non pas tous mes vieux, on ne serait pas sorti de l’auberge !!!). 🙂
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Merci Lydia. Egalement pour vous et vos proches. Belle journée à vous.
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Merci Anne pour ta critique !
J’aime beaucoup la phrase du début Susciter l’intérêt n’est pas en dévoiler la moitié
A bientôt,
Marie
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Oh grande amie, je vous dis à bientôt sur les champs Elysées.
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