Ce livre, nous aurions pu le chanter comme Yves Duteil :
- C´est une langue belle avec des mots superbes
Qui porte son histoire à travers ses accents
Où l´on sent la musique et le parfum des herbes
Le fromage de chèvre et le pain de froment
La langue de la mère de Tom Lanoye, c’est le Flamand mais c’est aussi la musique de l’enfance, de la nostalgie de la jeunesse, le parfum de la cuisine maternelle et l’odeur de la boucherie, celle de la viande et du sang, le rythme de la langue, c’est le son du passé.
Il débute mal, ce livre, en hoquets : l’écrire ou ne pas l’écrire ? Quand le faire ? Comment le faire ? Le commencer c’était l’arrêter, le recommencer peut-être et attendre : « le récit de ce livre qui ne voulait pas se laisser écrire tant qu’un père était encore vivant ».
Ensuite, tout prend son temps et enfin s’installe « Go Johnny, go » . Curieusement ces souvenirs-là sont sont aussi très proches des miens, moi la wallonne du fin fond de la Belgique. Chez nous aussi, il y avait les sobriquets mais pas les mêmes, pas la Dikke Liza, le Mieke Parchemin dite Miecke l’Araignée, le Bossu laborieux, Lucienneke la mongole ou Zotte Lucinneke, Philomène du Prior, Sidonie Bec de Lièvre, Maria la démente.
La mère c’était Josée, la Joséke, Elle, l’exigeante, l’artiste, l’élégante qui perd son Plus Difficile et ne s’en remettra jamais. Entre les zakousis et les gâteaux à la crème au beurre, les aumônières au massepain et les saucisses pur porc, elle envoie les gamins espionner les prix des chaussures, tente de grappiller quelques sous à gauche à droite en bonne mère de famille et tient l’église au milieu du village entre deux kermesses.
La pudeur est le maitre mot de l’auteur, le thème central qui délivre le message d’une histoire, celle d’une femme, d’une mère, celle d’un homme, un père, celle d’un village, d’une famille, d’une contrée, d’un pays melting pot où Buck Danny et Hugo Claus se côtoient sans se battre pour tracer le parcours d’un écrivain et d’un homme, étrangement proche de nous, sans frontières linguistiques et sans querelles communautaires.
Je n’ai pas encore lu ce livre mais ton commentaire me donne envie de le lire vite vite.
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