Je ne peux pas m’en empêcher, je reviens encore en arrière pour vous narrer un des épisodes de la jeunesse de mes enfants qui sont à présent bien grands.
Les fêtes d’unité scoutes nous faisaient toujours un peu peur. Nous trouvions que les chefs buvaient beaucoup, que les enfants se couchaient tard, que nous, les parents, en cette occasion (précise) éclusions également un peu, beaucoup, passionnément. Je ne suis pas certaine que nous étions de parfaits exemples de probité et d’élégance, du moins nous amusions-nous autant que nos mouflets…
Ces fêtes d’U, comme on les appelle, étaient donc l’occasion, une de plus, de s’amuser mais en famille et d’assister, comme dans La vie est un long fleuve tranquille, au spectacle quasi improvisé que les chefs avaient préparé deux heures auparavant avec nos petits, de faire revivre l’émerveillement des parents zémus devant le Jésus revient du curé à la guitare. Nous nous retrouvions à battre des mains et des pieds devant ces prestations inachevées, parfois tout à fait pitoyables, mais combien émouvantes à nos cœurs de beurre chiffonnés d’émotions.
Je ne me vanterai donc pas d’avoir moi-même tenu un court instant le rôle de Patrick Bouchitey. Portant perruque et vêtue d’une petite robe noire, devant un parterre conquis d’avance et à la grande honte de mes enfants, j’avais au préalable menacé de ma carabine quelques pères et mères tremblants pour faire le chœur derrière moi et en rythme s’il vous plait, sinon panpan cucul.
Cette chanson m’assura succès et reconnaissance pour de nombreuses années. On en parle encore. Un des papas présents m’appelle toujours Édith. C’est donc en interprétant sur l’air des Amants d’un jour la chanson d’Édith Piaf que le chœur entonna illico, Berk, Berk, Berk, Berk, Berk, Berk. Pas la peine de lire plus loin si vous ne connaissez pas par cœur cet hymne à l’amour (maternel).
C’est la fin du camp, j’attends les enfants // Berk berk berk berk berk berk
J’les entends hurler au rassemblement // Berk berk berk berk berk berk
Pourtant au bonheur de les retrouver// Berk berk berk berk berk berk
J’imagine déjà l’horreur des corvées// Berk berk berk berk berk berk
Ils sont arrivés les yeux émerveillés
Tout dépenaillés, sentant le débraillé
Les dents très jaunies et la mine défraîchie
Ils m’ont demandé
D’une voix excitée
On veut y r’tourner
Au camp de l’été
Et j’ai regardé
Très impressionnée
Leurs cheveux collants. Mais oui c’est gluant
Le short était bleu, il a pris un coup d’vieux
Les jambes crottées et les bottines crevées
Mon Dieu, qu’ils sont sales !
Mon Dieu, qu’ils sont sales !
Moi j’nettoie l’fourbi, j’en ai pour la nuit // Berk berk berk berk berk berk
Compter les affaires perdues en plein air // Berk berk berk berk berk berk
Et dans ce merdier qu’il faudra trier // Berk berk berk berk berk berk
Faudra faire des tas tout ça n’attend pas // Berk berk berk berk berk berk
Une chaussette cracra, tiens l’autre n’est pas là
Et un slip Ninja qui n’vient pas d’chez moi
Des draps dégueulasses, un sparadrap plein d’crasse
Un t-shirt boueux à l’état comateux
Du camp de l’été, faut les voir débarquer
Pendant, on s’inquiète. Après, on regrette
Il m’faudra trois jours pour tout faire sécher
Puis encore deux jours pour tout repasser
Et l’année prochaine, ils vont r’mettre ça
Mon Dieu que c’était sale !
Mon Dieu que c’était sale !
Aaaaaaaaaaaaaaah!
Merci, Anne, pour ce petit ballon d’air … fangeux.
Oui, mes parents avaient l’habitude de laisser mon sac à dos dans le garage, le temps que le tout décante et que l’on puisse identifier ce qui était récupérable au détriment de ce qui était classé « sinistre total ».
Mais, bon, tous les parents disaient, sans doute pour se rassurer: « Plus ils sont sâles, plus ils se sont amusés ».
Alors, nos chefs, potaches mais pas cons, avaient à coeur de passer tout le monde à la boue, surtout ceux qui étaient encore « prop’ sur eux » – eh, oui, il y en avait -, pour rassurer les parents quant au bon amusement de leurs chérubins.
Mais, oui, qu’est-ce qu’on s’est poilés à se battre dans la berdèlle (euh, un ou deux « l » à Berdèlle? Et quel accent? J’avoue y avoir été un peu au pif … – euh, combien de « f » à pif? -).
Bises,
Mw@
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Ca sent (fort) le vécu !
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Warf Erin était abonnée à la malle à Zorro !
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Je ris encore en lisant les paroles 😉
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Ca c’est toujours du vécu pour moi et maintenant l’autre qui s’y met alors que j’avais réussi pendant 18 ans à bien l’éduquer 😦
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On veut la version YouTube !
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